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Réflexions sur de présumés modes de pêche préhistoriques Le Coq Galleux et le Hazoy à Compiègne (Oise)

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Année 1980 7 pp. 43-47
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CAHIERS ARCHÉOLOGIQUES DE PICARDIE I960 -N° 7

RÉFLEXIONS SUR DE PRÉSUMÉS MODES DE PÊCHE PRÉHISTORIQUES

par René Parent

II est aujourd'hui admis que la pêche en eau douce s'est développée au cours du Paléolithique supérieur, grâce aux nombreux restes de poissons retrouvés dans les habitats.

Ces restes sont d'ailleurs les seuls éléments capables de témoigner d'une activité halieutique, puisqu'il ne reste, en effet, pas grand chose des engins ayant servi à la capture des poissons en raison de leur nature particulièrement périssable.

L'art figuratif représente bien des poissons gravés ou sculptés, mais ne nous renseigne aucunement sur leur mode de capture. Le seul document que nous possédions, serait un galet calcaire gravé provenant de la grotte de la Baume-Bonne (B.BOTTET, 1949) censé représenter — avec beaucoup de bonne volonté — la capture d'un salmonidé (Fig. 1). Peu convaincants encore sont les objets décrits comme étant des hameçons ou des lignes. Les pointes barbelées du Magdalénien et les harpons sont mieux connus, encore que leur utilisation pour la pêche en eau douce soit purement conjecturale.

Cependant, il n'est guère d'articles ou d'ouvrages traitant des origines de la pêche où il ne soit fait allusion à ces objets. C'est que la plupart des auteurs ont largement fait appel aux données de l'ethnologie et de la technologie comparées pour tenter une description des modes de pêche aux temps préhistoriques. Cette méthode nous semble en ce domaine quelque peu risquée : par exemple, des hameçons taillés dans des coquillages par les Polynésiens, décrits par Gruvel (1928) et présentés comme pièces préhistoriques par J. Favard (1976. p. 10) peuvent fort bien être une imitation d'hameçons métalliques utilisés par les premiers navigateurs européens.

D'autres procédés de pêche sont encore repris fréquemment dans la littérature halieutique. Procédés qui appellent bien des réserves tant de la part des pêcheurs à la ligne que du préhistorien.

C'est ainsi qu'un silex losangique attaché en son milieu par un cordonnet (Fig. Il, n° 1 ) proposé comme hameçon par Gruvel (1928), est encore cité dans de nombreux ouvrages (Montandon 1934, J. Favard 1976) sans que personne ne semble s'être soucié de chercher à savoir quelle pouvait être l'efficacité d'un tel montage et comment un appât pouvait y être fixé.

Le même montage transversal de triangles isocèles et surtout de segments de cercles devait illustrer l'attribution de ces pièces comme engins de pêche (Lewiss Abbott 1895, Daleau 1897, Déchelette 1908, Maury 1967).

Plus récemment, G. D esse et J. Desse (1976, p. 698) écrivent : "Certains microlithes... comme les segments de cercles et les croissants, ont dû servir d'hameçons au Tardenoisien". Pourtant Vayson de Pradenne (1936, p. 223) avait fait observer qu'un tel montage serait inefficace, le bord tranchant coupant le fil d'attache.

Il faut rechercher l'origine de cette idée dans une comparaison avec les hameçons droits à double piquant dits "hameçons à anguilles" encore utilisés dans certaines régions.

L'appât, un ver de terre, maintient une branche contre le fil et, sous l'effet de la traction, l'hameçon se place en travers de la gorge du poisson. Cet objet était fait autrefois de bois dur ou d'os appointé aux deux extrémités. Une rainure médiane permettait la fixation du fil.

De tels outils en os ou bois de cervidés, avec parfois des crans de rétention, auraient été trouvés dans la grotte de Lascaux (G. Desse et J. Desse, 1976). Mais rien ne permet, nous semble-t-il, de préjuger de leur utilisation. S'ils ont pu servir pour la pêche, ce ne pouvait être que pour d'assez gros poissons, avec un fil d'attache assez fin mais solide. Deux qualités qui paraissent difficiles à concilier pour l'époque lorsqu'on songe à la défense énergique et puissante de certaines pièces comme le saumon par exemple.

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